Acte de chirurgie buccale pratiqué par un parodontologue, la greffe de gencive est destinée à renforcer les tissus fragilisés et à lutter contre les récessions qui mettent les racines dentaires à nue.
Si l'acte en lui-même n'est pas une franche partie de plaisir, il apporte du confort, améliore l'esthétisme du sourire et contribue à augmenter les chances de garder longtemps des dents saines. Le point dans notre astuce.
Greffe de gencive : compenser la récession gingivale
La greffe de gencive a pour objectif de compenser une récession gingivale, qui se traduit par une baisse du niveau de la gencive sur une ou plusieurs dents, laissant apparaître la racine.
Elle apparaît généralement sur la face située du côté de la joue (face vestibulaire).
Différents facteurs à l'origine de la récession
Les causes de l'apparition d'une récession gingivale sont multiples :
- un brossage de dents mal pratiqué, trop vigoureux, traumatique ;
- un os alvéolaire, support de la dent, de forme bombée ;
- une malposition des dents, un bruxisme (grincements de dents) ou un traitement orthodontique ;
- la présence d'une maladie parodontale, la parodontite.
Conséquences sur la santé dentaire et l'esthétisme
Les récessions gingivales peuvent entraîner l'apparition :
- d'une hypersensibilité dentaire, au froid et au sucré ;
- de caries, qui se forment au niveau de la racine (caries radiculaires) ;
- d'une altération de l'esthétisme du sourire : les dents semblent plus longues, des espaces inter-dentaires apparaissent : le préjudice est plus important lorsque les dents de devant sont concernées ;
- d'une mobilité dentaire et d'une chute des dents, dans les cas les plus sévères.
Différentes techniques de greffe de gencive
La greffe de gencive consiste à prélever un greffon dans la bouche du patient et à l'utiliser pour recouvrir la zone concernée par la récession. Comme la technique utilise les tissus de la personne traitée, on parle d'autogreffe :
- La région où est prélevée le greffon est appelé « site donneur » : il s'agit le plus souvent du palais mais aussi parfois de la tubérosité maxillaire, située derrière la dernière dent de la mâchoire supérieure.
- La région où le greffon est implanté est la zone touchée par la perte des tissus gingivaux, qualifiée de « site receveur ». Il est maintenu fermement en place par des points de sutures.
Il existe deux techniques principales : la greffe de conjonctif enfoui et la greffe épithélio-conjonctive.
À noter : les fils de suture sont généralement retirés deux semaines après l'intervention.
La greffe de conjonctif enfoui
Elle représente l'option qui offre les meilleurs résultats esthétiques, elle est donc privilégiée pour les parties les plus visibles de la bouche.
Lorsque le site donneur retenu est le palais, le greffon est prélevé dans sa profondeur, puis l'incision est recousue. Le lambeau est ensuite placé sous la gencive du site receveur, dans une petite poche que le praticien a aménagée à cet effet.
La greffe épithélio-conjonctive
Le spécialiste recourt à cette technique, également appelée greffe autogène libre, uniquement pour les sites non visibles, car la zone greffée peut prendre un aspect blanchâtre et elle épaissit avec le temps.
Elle permet en revanche d'augmenter la quantité de gencive greffée et peut traiter des récessions plus importantes que l'option précédente.
Une petite portion du palais est prélevée, en surface. Ce bandeau est appliqué puis cousu sur la zone abimée, après préparation de celle-ci pour que le greffon puisse prendre. Le site donneur est plus douloureux que dans la technique précédente, car une partie de peau a été retirée.
Bon à savoir : les greffes de gencive se déroulent en cabinet libéral ou à l’hôpital, sous anesthésie locale.
Utilisation de membranes de collagène
Certaines greffes de gencive sont réalisées à partir non pas d'un greffon prélevé sur le patient, mais d'une membrane de collagène.
Cette stratégie est moins invasive : il n'y a plus qu'un seul site opératoire au lieu de deux.
Greffe de gencive : les suites opératoires
La greffe de gencive est une intervention chirurgicale assez douloureuse, qui nécessite de suivre un traitement médicamenteux et de prendre un certains nombres de précautions pour optimiser les chances de réussite.
Traitement médicamenteux
Un ensemble de médicaments est prescrit au patient :
- des antibiotiques, pour éviter les risques d'infection, à prendre la veille de l'intervention puis durant quelques jours après celle-ci ;
- des antalgiques pour atténuer la douleur ;
- des anti-inflammatoires.
Des bains de bouche sont également prescrits pour l'hygiène bucco-dentaire ; le site greffé ne peut effectivement pas être nettoyé à l'aide de la brosse à dent pendant plusieurs jours après l'opération.
À noter : pour limiter les gonflements qui surviennent de façon normale après une greffe gingivale, il est recommandé d'apposer de la glace sur la joue au niveau du site traité.
Adaptation de son alimentation
L'alimentation doit être composée de liquides froids dans les 24 heures qui suivent l'intervention. Puis des aliments solides mous peuvent être réintroduits progressivement.
Greffe et tabac : à éviter !
Le tabagisme diminue les chances de succès de la greffe, il est donc conseillé de cesser de fumer quelques semaines avant l'opération, et au moins trois semaines après.
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